L’accompagnement pour les nuls #5 - Les méconnaissances dans l’analyse transactionnelle

Nous arrivons au terme de cette série d'articles dédiés à l’apprentissage des fondamentaux de l’accompagnement en coaching. Au fil des articles, nous avons passé en revue le principe du recadrage, défini les filtres et les blocages de votre client, et comment les démonter. Pour clore cette série, nous nous intéresserons à un dernier filtre de l’analyse transactionnelle : les méconnaissances.

Les 4 types de méconnaissances dans l’analyse transactionnelle

L’analyse transactionnelle consiste à analyser le problème d’un client selon le contenu, le processus et le sens qu’il donne à son récit. Nous pouvons également identifier un autre type de filtre : la méconnaissance. Plus précisément, on peut imaginer quatre types de méconnaissances :

1. La méconnaissance quant à l’existence d’un phénomène;
2. La méconnaissance quant à la signification réelle du phénomène;
3. La méconnaissance quant aux possibilités de changement du phénomène;
4. La méconnaissance quant aux ressources personnelles disponibles pour régler le problème.

Mise en pratique des 4 types de méconnaissances :

Prenons l’exemple d’un couple face à une fuite d’eau au sein de leur foyer. Imaginons que la femme (ou l’homme, bien entendu) mette en évidence ce problème. Le mari (ou la femme) va alors graduellement user de ces 4 types de méconnaissances pour justifier son inaction et son manque de solutions :

1. Existence du phénomène. Le mari ou la femme va serrer le robinet de l’évier et dire “tu vois, il n’y a pas de problème”. Il nie donc l’existence du problème.
2. Signification réelle du phénomène. Le mari ou la femme va dire “oui, en effet il y a une fuite d’eau, mais ce n’est pas grave”. Il ou elle a conscience du problème, mais nie les conséquences et ce que cela peut provoquer.
3. Possibilités de changement du phénomène. Le mari ou la femme va dire “oui, en effet il y a une fuite d’eau, c’est un problème, mais on ne peut rien y faire”. Il ou elle a conscience du problème, sait quelles en seront les conséquences mais estime qu’il n’y a pas de solutions
4. Ressources personnelles disponibles pour régler le problème. Le mari ou la femme va dire “oui, en effet il y a une fuite d’eau, c’est un problème, on peut peut-être trouver des solutions mais à l’instant T, je n’en suis personnellement pas capable”. Il ou elle a conscience du problème, sait qu’il existe des solutions mais ne pense pas avoir les aptitudes personnelles pour y remédier.

Les 4 types de méconnaissances dans le cadre du travail :

Cette situation met donc un verrou à chaque solution proposée pour corriger la situation. Ce cheminement peut également se vérifier dans le cadre du travail : 

1. votre client se sent mal mais nie le fait qu’il s’agisse de son travail qui ne lui convient pas;
2. il admet qu’il s’agit de son travail, mais pense que ce n’est pas grave;
3. il admet que la situation est grave, mais pense qu’il n’y a pas de solutions;
4. Il comprend qu’il existe des solutions (changer de travail), mais pense qu’il n’a pas les ressources pour le faire (manque de moyens ou de compétences).

Le filtre des méconnaissances est donc un troisième filtre, après les filtres sensoriels et linguistiques. Et c'est également un nouveau filtre à démonter pour accompagner votre client. Comment faire ?

Utiliser l’outil d’analyse transactionnelle, et poser les bonnes questions

Pour lever les méconnaissances de l’analyse transactionnelle, il convient de poser les bonnes questions. Et cela pour chacun des 4 types de méconnaissances utilisés par votre client : 

1. S’il nie l’existence du problème, demandez-lui “et s’il y avait un problème, quel serait-il ?”
2. S’il nie la signification du problème, demandez-lui “que pourrait-il se passer si le problème continue” ?
3. S’il nie les possibilités de changement du problème, demandez-lui “qu’est ce qui vous fait penser qu’il n’y a pas de solutions” ?
4. Enfin, s’il nie ses ressources personnelles disponibles pour résoudre le problème, demandez-lui : “qu’est ce qui vous fait penser que vous ne pouvez pas résoudre le problème?”

Ces questions sont cruciales car elles permettent de mettre le client face à ses croyances. 

Quelle est l’importance de démonter les filtres de votre client ?

Qu’ils soient d’autres sensoriels, linguistiques ou de méconnaissances, ces filtres sont les barrières qui empêchent votre client d’avancer. Elles occasionnent des résistances qui rendent difficile le travail d’accompagnement. Il est donc indispensable de prendre le temps de repérer et de modifier ces filtres. Vous pourrez alors effectuer un travail d’accompagnement en coaching et thérapie brève efficace et impactante.

C’est la fin de notre série de cinq articles sur les fondamentaux de l’accompagnement en coaching ou thérapie brève. Cette série d'articles vous a plu ?